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18 août 2013 7 18 /08 /août /2013 06:16

SS Paul VI -  Mysterium Fidei 7/9

 

 7- Le Christ Notre Seigneur est présent dans le Sacrement de l’Eucharistie

Mais afin de parer à tout malentendu concernant ce mode de présence supérieur aux lois naturelles et qui ,dans son genre, constitue le plus grand des miracles (51) il faut écouter avec docilité la voix de l'Église dans son enseignement et sa prière. Or cette voix, qui ne cesse de faire écho à la voix du Christ, nous assure que le Christ ne se rend présent dans ce Sacrement que par la conversion de toute la substance du pain au Corps du Christ et de toute la substance du vin au Sang du Christ; conversion singulière et merveilleuse, que l'Église Catholique dénomme en toute justesse et propriété de terme transsubstantiation.(52) Celle-ci accomplie, les espèces du pain et du vin acquièrent sans doute une nouvelle signification et une fin nouvelle puisqu'il n'y a plus le pain ordinaire et la boisson ordinaire, mais le signe d'une chose sacrée et le signe d'un aliment spirituel; mais les espèces tiennent cette signification et cette finalité nouvelles du fait qu'elles portent une réalité nouvelle, que nous appelons à bon droit ontologique.

En effet, sous les espèces dont nous parlons, il n'y a plus ce qui s'y trouvait auparavant, mais quelque chose de tout différent; et cela non seulement en dépendance du jugement que porte la foi de l'Église, mais par le fait de la réalité objective elle-même; car une fois la nature ou substance du pain et du vin changée en Corps et Sang du Christ, il ne subsiste du pain et du vin rien que les seules espèces, sous lesquelles le Christ tout entier est présent en Sa réalité physique, et même corporelle, bien que selon un mode de présence différent de celui selon lequel les corps occupent tel ou tel endroit.

D'où le souci qu'eurent les Pères d'avertir les fidèles de ne pas se fier, dans la considération de ce Sacrement très vénérable, aux sens, qui signalent les caractéristiques du pain et du vin, mais aux paroles du Christ, qui ont le pouvoir de changer, transformer, de "convertir jusqu'aux éléments" le pain et le vin, au Corps et au Sang du Seigneur. En vérité, comme les Pères le répètent souvent, la puissance qui opère ce prodige est la puissance même de Dieu Tout-Puissant, qui au commencement du temps a créé l'univers à partir de rien. " Instruit de ces vérités, dit saint Cyrille de Jérusalem au terme de son discours sur les mystères de la foi, et pénétré d'une foi vigoureuse, pour laquelle ce qui semble du pain n'en est pas, malgré la sensation du goût, mais est le Corps du Christ, et ce qui semble du vin n'en est pas, en dépit de la saveur éprouvée, mais est le Sang du Christ... fortifie ton cœur en mangeant ce Pain comme une nourriture spirituelle et donne la joie au visage de ton âme ".

Et Saint Jean Chrysostome d'insister: " Ce n'est pas l'homme qui fait que les choses offertes deviennent Corps et Sang du Christ, mais le Christ lui-même, qui a été crucifié pour nous. Le prêtre, figure du Christ, prononce ces paroles, mais leur efficacité et la grâce sont de Dieu. Ceci est mon corps: cette parole transforme les choses offertes ". Et avec Jean, évêque de Constantinople, est parfaitement d'accord Cyrille, évêque d'Alexandrie, qui écrit dans son commentaire de l'Évangile de S. Matthieu: " (Le Christ) a dit au mode indicatif: ceci est Mon Corps et ceci est Mon Sang, afin que tu ne penses pas que les choses sont une simple image, mais que tu croies que les choses offertes sont transformées réellement au Corps et au Sang du Christ, d'une manière mystérieuse, par la Toute-Puissance de Dieu; prenant part à ces réalités, nous recevons la force vivifiante et sanctifiante du Christ".(55)

Et Ambroise, Evêque de Milan, dit en parlant clairement de la conversion Eucharistique: "Soyons bien persuadés que ceci n'est pas ce que la nature a formé mais ce que la bénédiction a consacré, et que la force de la bénédiction l'emporte sur celle de la nature, parce que par la bénédiction la nature elle-même se trouve changée ". Puis, pour confirmer la vérité du mystère, il rappelle maints exemples de miracles rapportés par l'Écriture Sainte, notamment Jésus né de la Vierge Marie, et puis, passant à l'œuvre de la création, il conclut: "La parole du Christ, qui a pu faire de rien ce qui n'existait pas, ne pourrait donc changer les choses existantes en ce qu'elles n'étaient pas encore ? Car ce n'est pas moins de donner aux choses leur nature première que de la leur changer". (56)

Mais Nous n'avons pas besoin de multiplier les témoignages et il est plus utile de rappeler la fermeté de foi avec laquelle l'Église unanime résista à Béranger, qui, cédant aux difficultés soulevées par la raison, osa le premier nier la conversion Eucharistique; l'Eglise le menaça à plusieurs reprises de condamnation pour le cas où il ne se rétracterait pas. C'est ainsi que Notre Prédécesseur Grégoire VII lui imposa d'émettre sous la foi du serment la déclaration suivante : " Je crois de cœur et je confesse de bouche que le pain et le vin qui sont sur l'autel sont, par le mystère de la prière sainte et par les paroles de notre Rédempteur, changés substantiellement en la Chair véritable, propre et vivifiante, et au Sang de notre Seigneur Jésus-Christ, et qu'après la consécration ils sont le vrai Corps du Christ, qui est né de la Vierge, qui, offert pour le salut du monde, a été suspendu à la Croix, qui siège à la Droite du Père, ainsi que le vrai Sang du Christ, qui a coulé de Son côté. Il n'y est pas seulement figurativement et par la vertu du sacrement, mais dans sa nature propre et dans sa véritable substance " (57)

A ces paroles correspond -- exemple admirable de la stabilité de la foi catholique - ce que les Conciles œcuméniques du Latran, de Constance, de Florence et finalement le Concile de Trente, ont enseigné sur le mystère de la conversion eucharistique, soit en exposant la doctrine de l'Église soit en condamnant certaines erreurs.

Après le Concile de Trente, Notre Prédécesseur Pie VI, pour réagir contre les erreurs du Synode de Pistoie, avertit sérieusement les curés, à qui incombe le devoir d'enseigner, de ne pas négliger de parler de la transsubstantiation, qui constitue un article de foi.(58)

De même Notre Prédécesseur Pie XII d'heureuse mémoire rappela les limites à respecter par quiconque se livre à une discussion plus poussée touchant le mystère de la transsubstantiation.,(59)

Nous-même, au récent Congrès Eucharistique National de l'Italie, tenu à Pise, Nous avons, suivant Notre devoir apostolique, donné une attestation publique et solennelle de la foi de l'Église. (60)

Du reste l'Église Catholique n'a pas seulement enseigné sans cesse mais elle a également vécu la foi en la présence du Corps et du Sang du Seigneur dans l'Eucharistie; à ce grand Sacrement elle adresse l'adoration, le culte de latrie, qui ne peut être rendu qu'à Dieu.

A ce propos Saint Augustin nous dit: " Dans cette Chair (le Seigneur) a marché sur notre terre et Il nous a donné cette même Chair à manger pour notre salut; et personne ne La prend sans L'avoir d'abord adorée... de sorte qu'en L'adorant nous ne péchons point mais au contraire nous péchons si nous ne L'adorons pas ". (61)A SUIVRE

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