Les Miracles du Christ – suite -3/4
c) DIVERSES FORMES DE MIRACLES.
1) Miracles touchant les purs esprits.
Plus
d'une fois les Anges apparurent aux côtés du Christ : lors de Sa naissance à Béthléem, après Sa tentation dans le désert, à Son chevet
d'agonisant à Gethsémani, à Son tombeau le matin de Pâques, enfin l'instant qui suivit Son Ascension.
Mais ce n'est pas
Lui qui les appelait. Il n'en avait pas besoin. Fidèles exécuteurs des Volontés divines, les Anges n'attendaient pas de nouvelles injonctions pour se
mettre au service du Verbe incarné.
Ces
manifestations, certes, furent bien exceptionnelles, extraordinaires; et c'est bien à propos du Christ qu'elles se produisirent. On ne peut cependant les Lui attribuer au même titre que les
événements provoqués par Son intervention directe.
Il en va tout autrement de son action sur les Démons!
Sa
seule présence les tourmentait. Et ceux qui avaient impunément bravé tous les exorcismes, ne résistaient pas à Sa voix impérieuse, et devaient lâcher leurs proies . Rien n'était plus
impressionnant, à une époque où les cas de possessions diaboliques étaient relativement nombreux. Et malgré l'interdiction qui leur en était faite, dans leur fuite rageuse, ces esprits infernaux proclamaient Sa Divinité .
2) Miracles dam le monde humain.
Ils furent les plus fréquents, quasi incessants tout au long de vie publique du
Christ. Et la plupart consistèrent en guérisons soudaines demaladies incurables à cette époque, voire en résurrections de morts. Ces cures instantanées, indolores et gratuites, ne sont-elles pas les prodiges toujours les plus appréciés, les plus propres à
frapper la sensibilité des foules pour captiver leur attention et gagner leur confiance? Les hommes sont tellement intéressés à leur santé ... ! Les guérisseurs ont toujours grande vogue; et
l’enthousiasme que déchaînent leurs grandes « réussites », s'il n'est souvent qu'un feu de paille, prédispose du moins momentanément à la docilité.
Jésus se plaisait à faire là œuvre de bonté en même temps que de puissance. «Il prenait en pitié l'humanité malheureuse »; et Son
Cœur touchait les cœurs, pour amener les esprits à recevoir Sa Pensée.
Que si l'on demande cependant pourquoi le Christ n'a pas multiplié
davantage encore ces guérisons, pourquoi Il n'a pas porté remède à tous les maux, puisqu'Il en avait le pouvoir ... ? La réponse est dans le but même que se propose le miracle : accréditer la personne ou la doctrine du thaumaturge. Ce n'est qu'un moyen au service d'une cause
supérieure.
Le Fils de Dieu n'était pas venu sur la terre pour se faire le médecin des corps,
mais pour rendre la vie aux âmes. Et les miracles de tout ordre ne survenaient que pour confirmer aux yeux du peuple l'authenticité de Sa
mission.
On s'étonne
alors que, dans certains cas, Jésus ait interdit aux malades de divulguer leur guérison ? N'était-ce pas dépouiller le miracle de sa principale raison d'être. Mais ne savait-Il pas que les
heureux bénéficiaires seraient incapables de garder longtemps le secret ? De tels faits, du reste, se publient d'eux-mêmes ... !
Ne perdant jamais
de vue les grandes leçons morales qu'Il devait donner au monde, dans la circonstance Jésus invitait ses protégés à la discrétion. Sans
redouter pour Lui-même un dangereux excès de popularité, Il était bien autorisé à craindre que ces hommes simples ne tirâssent vanité de la
faveur reçue, au lieu de songer d'abord à en remercier Dieu.
Autre
question ... ! Alors que, le plus souvent, le Christ accomplissait Ses miracles avec une facilité stupéfiante, d'un geste, d'un mot, parfois à distance, on Le vit, à certains jours, procéder avec
une lenteur inexplicable, et recourir à des médications déconcertantes : par exemple, pour la guérison d'un sourd-muet ou celle de l'aveugle-né. (Où Il utilise des onctions de boue )
Exclue
toute hypothèse d'hésitation de la part de Jésus, comme s'Il eût, à ce moment, douté de Son pouvoir, ou bien parce qu'Il jugeait les sujets indignes d'une guérison immédiate et éclatante, nous ne
pouvons voir là qu'une épreuve imposée à la foi de ces malades. Leur confiance persisterait-elle en présence de ces
atermoiements?
En outre, la théologie voit, dans ces faits, un lointain symbolisme des Sacrements, dans lesquels les rites extérieurs ne sont pas seulement
les signes mais les instruments indispensables de la production de la Grâce. Lorsqu'Il rendait la vie aux pauvres corps délabrés, le Fils de
Dieu ne songeait-Il pas perpétuellement et principalement aux âmes qu'Il venait vivifier?
Précisément, insiste-t-on, Sa puissance miraculeuse s'est exercée beaucoup plus sur les corps que sur les âmes ... ? .
C'est
que l'action sur les corps est plus manifeste; le miracle y apparaît avec plus d'évidence aux yeux d'un peuple qui se laisse impressionner plus aisément par le sensible que par le
spirituel.
Maintes fois
d'ailleurs, l'intervention du Christ était à double effet; Il remettait les péchés à l'âme coupable avant de remettre sur pieds un corps
inerte.
Et les transformations subites opérées dans quelques âmes furent assez retentissantes pour prendre l'allure de vrais
miracles, reconnaissables pour tous : Matthieu arraché brusquement à son bureau de péage pour devenir un Apôtre; Marie de Magdala, la pécheresse aux sept démons, enfin prostrée, jetant dans les tessons de son vase d'albâtre les débris d'un cœur broyé, et se relevant
pour saisir la meilleure part ; le publicain Zachée, tout à coup résolu, sous le regard du Sauveur, à réparer les torts faits au prochain et
à entrer au surplus dans la voie de la Charité Évangélique .
Ne
tenait-elle pas du miracle aussi cette impression que faisait le prestige de Jésus sur les esprits de Ses adversaires, au point de leur interdire de porter la main sur Lui, alors qu'il étaient
venus tout exprès pour l'arrêter , jusqu'à précipiter au sol les légionnaires chargés de Le saisir à Gethsémani ?
3) Miracles sur les éléments et les êtres
inanimés.
Si leurs effets sont
moins émouvants, ils ont en revanche quelque chose de plus convaincant.
Car le scepticisme
ne peut plus invoquer alors la supercherie et la suggestion qu'il est prompt à mettre en avant pour tenter l’explication naturelle des miracles opérés sur les êtres humains, en particulier des
guérisons.
Lorsque le Christ
apaisait d'un mot la tempête sur le lac ; lorsqu'Il commandait une pêche miraculeuse après une nuit de labeur infructueux; lorsqu'Il rassasiait cinq mille hommes avec
cinq pains d'orge et deux poissons ; lorsqu'Il changeait l'eau en vin aux noces de Cana ; qui oserait dire que ce ne furent là que les
coïncidences fortuites, sans aucune relation de cause à effet, comme si un mystérieux hasard était survenu pour produire ces événements juste au moment où le Christ prononçait Ses
paroles?
Ce n'étaient pas des phénomènes
naturels non plus, l'étoile qui conduisait les Mages jusqu'à Bethléem et qui descendait assez bas pour leur désigner la demeure où reposait
l'Enfant-Dieu ; la clarté éblouissante dont Il resplendit, et la nuée qui enveloppa ses Apôtres lors de Sa Transfiguration sur le Thabor; ce
tremblement de terre qui signala sa mort l'après-midi du Vendredi-Saint ….
Episodes multiples et variés, qui ont tous un caractère et un but communs: montrer que Jésus est le Maître de la Nature, donc le Fils de Dieu.
A suivre