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16 août 2013 5 16 /08 /août /2013 05:00

 

                     SS Paul VI-   Mysterium Fidei -5 /9

4- Le Mystère Eucharistique se réalise dans le Sacrifice de la Messe

A présent Nous aimons, Vénérables Frères, à rappeler pour l'édification et la joie de tous, la doctrine que l'Église tient de la Tradition et enseigne dans un accord unanime.

D'abord il est bon de redire ce qui forme comme la synthèse et le sommet de cet enseignement: dans le Mystère Eucharistique est représenté de façon merveilleuse le Sacrifice de la Croix consommé une fois pour toutes sur le Calvaire; ce Sacrifice y est sans cesse rendu présent à notre souvenir et sa vertu salutaire y est appliquée à la rémission des péchés qui se commettent chaque jour.(12) Notre-Seigneur Jésus-Christ en instituant le Mystère Eucharistique a scellé de Son Sang la Nouvelle Alliance dont Il est le Médiateur, comme déjà Moïse avait scellé l'Ancienne Alliance dans le sang des victimes. (13) L'Évangile le rapporte: à la dernière Cène, "ayant pris le pain, Il rendit grâces et rompit le pain puis le donna aux Apôtres en disant: « Ceci est Mon Corps donné pour vous; faites ceci en mémoire de Moi. Pareillement Il prit la coupe, après le repas, en disant: Ceci est la coupe de la Nouvelle Alliance dans Mon Sang répandu pour vous ". (14) En prescrivant aux Apôtres de faire cela en mémoire de Lui, Il voulait du même coup que le geste se renouvelât perpétuellement.

Et l'Église a fidèlement exécuté cette consigne, restant attachée aux enseignements des Apôtres et se réunissant pour célébrer le Sacrifice Éucharistique. "Et tous étaient assidus aux enseignements des Apôtres et aux réunions communes, à la fraction du pain et aux prières".(15) Et telle était la ferveur que les fidèles y puisaient qu'on pouvait dire à leur sujet. " La masse des croyants n'avait qu'un cœur et qu'une âme ".(16)

A son tour l'Apôtre Paul, qui nous a transmis avec une extrême fidélité ce qu'il avait appris du Seigneur," parle ouvertement du Sacrifice Eucharistique quand il explique que les chrétiens ne peuvent avoir part aux sacrifices des païens, précisément parce qu'ils sont devenus participants de la Table du Seigneur. "La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas une communion au Sang du Christ? Et le pain que nous rompons n'est-il pas une participation au Corps du Christ? ... Vous ne pouvez boire à la coupe du Seigneur et à la coupe des démons; vous ne pouvez participer à la Table du Seigneur et à la table des démons".(18)

Cette oblation nouvelle du Nouveau Testament, que Malachie avait prédite, (19) l'Église, instruite par le Seigneur et les Apôtres, l'a toujours offerte "non seulement pour les péchés, les peines, les satisfactions et les autres nécessités des fidèles vivants, mais aussi pour ceux qui sont morts dans le Christ et ne sont pas encore pleinement purifiés".(20) Pour ne rien dire des autres témoignages, évoquons seulement celui de Saint Cyrille de Jérusalem, qui, formant les néophytes dans la foi chrétienne, prononça ces paroles mémorables " Après avoir accompli le sacrifice spirituel, rite non sanglant, nous adressons à Dieu, sur cette Hostie de propitiation, des supplications pour la paix partout dans l'Église, pour l'empereur, les armées et les alliés, pour les malades et les gens éprouvés, et en général nous prions tous pour tous ceux qui sont morts parmi nous; nous sommes convaincus que cette invocation sera de très grand secours pour les âmes en faveur desquelles monte la prière tandis qu'est présente la Victime Sainte et Redoutable ". A l'appui de son enseignement le Docteur apporte l'exemple de la couronne que l'on tresse pour l'empereur, en vue d'obtenir le pardon des exilés, et il conclut: "De même nous aussi nous présentons à Dieu des prières pour les défunts, même s'ils furent pécheurs; nous ne Lui tressons pas une couronne, mais nous Lui offrons en rançon de nos péchés le Christ immolé, tâchant de rendre Dieu propice à nous et à eux ". (21) Saint Augustin atteste que la coutume d'offrir le Sacrifice de notre rédemption pour les défunts comme pour les vivants était en vigueur dans l'Église de Rome (22) et en même temps que cette coutume s'observait dans l'Église entière. (23)

Mais il est autre chose que Nous Nous plaisons à ajouter, vu sa grande utilité pour éclairer le mystère de l'Église: celle-ci, jouant en union avec le Christ le rôle de prêtre et de victime, est tout entière à offrir le Sacrifice de la Messe et elle y est offerte tout entière. Cet admirable enseignement, déjà livré par les Pères (24) a été, à une époque récente, exposé par Notre Prédécesseur Pie XII d'heureuse mémoire (25) et en dernier lieu il a été formulé par le IIe Concile du Vatican dans la Constitution De Ecclesia à propos du Peuple de Dieu.(26) C'est Notre vif désir de le voir toujours davantage expliqué et plus profondément imprimé dans l'âme des fidèles, sans détriment de la juste différence de nature et non seulement de degré qui distingue le sacerdoce des fidèles du sacerdoce hiérarchiques. Il n'est pas de doctrine plus apte à alimenter la piété eucharistique et à mettre en valeur la dignité de tous les fidèles comme aussi à presser les cœurs d'atteindre le sommet de la sainteté - lequel consiste simplement à se mettre tout au service de la Majesté Divine par une généreuse offrande de soi-même.

Il faut aussi rappeler la conclusion qui découle de cette doctrine concernant le caractère public et social de toute Messe.(28) En effet, la Messe, même si elle est célébrée en particulier par un prêtre, n'est jamais pour autant une démarche privée, mais elle est action du Christ et de l'Église, qui a appris à s'offrir elle-même, dans le sacrifice qu'elle offre, en sacrifice universel, appliquant au salut du monde entier la vertu rédemptrice unique et infinie du Sacrifice de la Croix. Il n'est pas de Messe qui ne soit offerte pour le salut du monde entier et non seulement pour le salut de quelques personnes.

Par conséquent, s'il est hautement convenable qu'à la célébration de la Messe les fidèles participent activement en grand nombre, il n'y a pas à blâmer mais au contraire à approuver la célébration de la Messe en privé, conformément aux prescriptions et aux traditions de la Sainte Église, par un prêtre avec un seul ministre pour la servir. C'est que cette Messe assure une grande abondance de grâces particulières au bénéfice soit du prêtre lui-même soit du peuple fidèle et de toute l'Église et même du monde entier, grâces qui ne pourraient être obtenues aussi largement par la seule Communion.

C'est pourquoi Nous recommandons avec une paternelle insistance aux prêtres, qui, à un titre particulier, sont dans le Seigneur Notre joie et Notre couronne, de rester conscients du pouvoir que l'Évêque consécrateur leur conféra d'offrir à Dieu le Sacrifice et de célébrer des Messes tant pour les vivants que pour les défunts au nom du Seigneur (29) et de célébrer chaque jour la Messe en toute dignité et dévotion, afin qu'eux-mêmes et les autres fidèles profitent de l'application des fruits abondants issus du Sacrifice de la Croix. De cette façon ils contribueront grandement aussi au salut du genre humain.

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