Discours du Pape Paul VI à l’ONU le 4 Octobre 1965 (extraits)
Mythe et réalité
Pour motiver les attaques virulentes de ses ennemis, le discours qu’il prononça devant l’assemblée internationale est souvent mis en exergue, comme une sorte de certificat de forfaiture et même comme une « preuve » de son « affiliation maçonnique » (sic).Il suffit tout simplement de remettre ce discours dans son contexte politique et historique pour constater le non –fondé de ces polémiques
.En 1965,le monde est menacé d’une confrontation Est – Ouest qui peut exploser à tout moment. L’URSS installe ses conquêtes idéologiques dans un grand nombre de pays. La guerre du Vietnam fait rage. Le marxisme envahit les esprits et l’enseignement. L’Église en subit de plein fouet les attaques. Les armements prolifèrent démentiellement. Les « humanistes athées »dont beaucoup influencent les gouvernements et l’ONU en vue d’élaborer une politique de limitation des naissances et d’avortement. C’est ce public que SS Paul V a été invité à affronter en séance plénière. Rappelons que le Saint Siège a depuis 1945 un statut d’observateur à l’ONU dont elle se sert pour influer sur les esprits en rappelant sa doctrine sociale, quand elle le peut…Le Saint Siège n’a pas le droit de vote, bien que l’état du Vatican soit considéré comme souverain. Ceci explique l’habilité diplomatique dont a dû user le Pape pour donner son message spirituel.
Une partie du discours encourage l’attitude de l’ONU visant à régler les conflits par la négociation pacifique, à rejeter le recours à des guerres meurtrières. Rien d’anormal à cela, même si les propos sont un peu « idéalistes », « utopistes » diront les critiques. Mais SS Paul VI n’a pas mis « son drapeau dans sa poche ». Il vient porter la Bonne Nouvelle aux nations. Il rappelle à l’assemblée que rien de bon ne se fera sans la foi en Dieu et en Jésus- Christ.
Avec courage, il attaque de front les zélateurs de la pilule et autres moyens artificiels qui siègent devant lui. Ce courage, il le manifestera en 1968 dans l’encyclique « Humanae Vitae » qui lui vaudra la haine féroce des athées»,ce qui lui vaudra le martyre.
« Nous célébrons ici l'épilogue d'un laborieux pèlerinage à la recherche d'un colloque avec le monde entier, depuis le jour où il Nous fut commandé: « allez, portez la Bonne Nouvelle à toutes les nations! ». Or c'est vous qui représentez toutes les nations….. »
« Votre tâche est de faire en sorte que le pain soit suffisamment abondant à la table de l'humanité, et non pas de favoriser un contrôle artificiel des naissances, qui serait irrationnel, en vue de diminuer le nombre des convives au banquet de la vie…. »
« Conclusion :
En un mot, l'édifice de la civilisation moderne doit se construire sur des principes spirituels, les seuls capables non seulement de le soutenir, mais aussi de l'éclairer et de l'animer. Et ces indispensables principes de sagesse supérieure ne peuvent reposer – c'est Notre conviction, vous le savez – que sur la foi en Dieu, le Dieu inconnu dont parlait Saint Paul aux Athéniens sur l'aréopage. Inconnu de ceux, qui pourtant, sans s'en douter, Le cherchaient et L'avaient près d'eux, comme il arrive à tant d'hommes de notre siècle . . . Pour nous, en tout cas, et pour tous ceux qui accueillent l'ineffable Révélation que le Christ nous a faite de Lui, c'est le Dieu vivant, le Père de tous les hommes. »