Gog et Magog :Ruse et violence( J.Vaquié) 2/2
Les auxiliaires de la Bête
La Bête, que les textes appellent aussi le Dragon, symbolise le corps mystique de l'Antéchrist. C'est l'ensemble formé, tout au long des siècles, par les adhérents et les auxiliaires du Prince de ce monde, par tous ceux qui l'auront aidé à réaliser son pouvoir et à établir sa religion. Ce corps mystique est aussi monstrueux que l'Église est harmonieuse. C'est ainsi par exemple, comme nous venons de le voir, que la bête est double, manifestant de cette manière sa duplicité.
Cette duplicité est l'un de ses caractères les plus constants. Elle apparait avec une netteté particulière dans l’Apocalypse. Saint Jean voit successivement deux bêtes ; la première vient de la mer : « Puis je vis monter de la mer une Bête qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ces cornes dix diadèmes, et sur ces têtes des noms de blasphèmes.» [Apoc. XIII - 1] La seconde vient de la terre : « Puis je vis monter de la terre une autre bête, qui avait deux cornes semblables à celles d'un agneau, et qui parlait comme un dragon.» ( Apoc. XIII - Il )
La bête, sous l'une quelconque de ses formes, est accompagnée par divers personnages qui agissent sous sa dépendance et qui exercent un pouvoir venant d'elle.
Voici les principaux acolytes de la Bête.
On note d'abord le faux prophète: « qui par les prodiges faits devant la bête, avait séduit ceux qui possédaient la marque de la bête et ceux qui adoraient son image.» [ Apoc. XIX - 20] Peut-on savoir quel est historiquement ce personnage? Il est probable que l'on doit lui appliquer la règle commune. Sa manifestation majeure aura lieu au moment de l'Antéchrist que le faux prophète accompagnera pour le faire acclamer. Mais il aura eu, dans les âges antérieurs, des préfigurations. Car, des" faux prophètes," la terre en a déjà beaucoup connus. L'un des plus typiques est Mahomet.
Saint Jean décrit aussi une auxiliaire féminine du Prince de ce monde : « ... la femme assise sur la bête écarlate, pleine de noms de blasphèmes .... »: [ Apoc. XVII - 3 ] Cette femme assise sur la bête est une des figures marquantes de l'Apocalypse. La Bête soutient donc la femme et lui sert de trône. C'est la bête qui communique à la femme sa puissance.
L'écrivain sacré précise lui-même le sens symbolique de cette personnification féminine. L'ange lui dit: «Viens, je te montrerai le jugement de la grande prostituée qui est assise sur les grandes eaux, avec laquelle les rois de la terre se sont souillés et qui a enivré les habitants de la terre du vin de son impudicité.» ( Apoc. XVII - 1-2 )
Voilà donc que la femme, que l'on nous a montrée une première fois" assise sur la bête", est maintenant "assise sur les grandes eaux." Quelle est donc la signification de ces grandes eaux ? Saint Jean nous la révèle quelques versets plus loin : « Les eaux que tu as vues, au lieu où la prostituée est assise, ce sont des peuples, des foules, des nations et des langues » [ Apoc, XVII - 15 ]
C'est donc sur des foules que la grande prostituée est assise. C'est de la foule qu'elle tire sa puissance. Cette femme représente donc tout Etat dont l'autorité vient d'en bas. "La Grande Prostituée" c'est en somme le nom que l'Apocalypse donne à la puissance du "peuple souverain". (La Démocratie Universelle rejetant la royauté du Christ)
Le prophète de Pathmos, puisque tel est le nom que l'on donne à Saint Jean, nous fait découvrir encore un autre auxiliaire terrestre du Prince de ce monde, c'est la Grande Babylone. Voici comment il s'exprime: « Cette femme était vêtue de pourpre et d'écarlate ; et richement parée d'or, de pierres précieuses et de perles ; elle tenait à la main une coupe d'or remplie d'abominations et des souillures de sa prostitution. Sur son front était un nom, nom mystérieux : Babylone la Grande, la mère des impudicités et des abominations de la terre.» ( Apoc. XVII - 4-5 )Et peut-on savoir ce qu'a d'abominable le règne de cette femme sur la grande cité de Babylone? Nous savons surtout que c'est un règne confus et composite, un règne sans homogénéité. On y voit se cotoyer le mercantilisme et la tyrannie. (Cf la chine actuelle)
Le règne de la Bête qui est chevauchée par la femme vêtue de pourpre présente tous les traits de ce que nous appelons le capitalisme. Saint Jean énumère les denrées qui sont enfouies dans les navires des marchands de la Grande Babylone: « cargaison d'or et d'argent de lin fin, de pourpre, de soie et d'écarlate ... de toutes sortes d'objets d'airain, de fer et de marbre ... et des brebis et des chevaux et des chars et des corps et des âmes d'hommes.» (Apoc. XVIII - 12- 13 ) Dans la Grande Babylone, on vend et on achète jusqu'à des "âmes d'hommes."
Voici maintenant la description, résumée mais précise, des régimes instaurés par "la Bête de la terre" : « Nul ne put ni acheter ni vendre, s'il n'avait pas la marque du nom de la Bête ou le nombre de son nom.» [ Apoc. XIII - 17] Ne se croirait-on pas dans le futur « socialisme » absolu et universel, totalitaire où personne en effet ne pourra subsister s’il ne possède pas les cartes officielles et si son numéro n'est pas marqué sur les registres de la Bête (et/ou tatoué ou implanté comme sur du bétail)(Le gouvernement mondial et son président tyran en sont les figures avant coureuses,séduisant par les promesses de Paix et violentant tous les opposants)
Le régime du dragon se caractérise aussi par la proclamation emphatique du progrès matériel comme étant une acquisition définitive. C'est ce que déclare, par exemple, l'ange de l'église de Laodicée, qui représente précisément la période de l'Antéchrist: « Je suis riche; j'ai acquis de grands biens; je n'ai besoin de rien.» [ Apoc. III - 17 ] Et il dit cela avant de s'entendre dire, par Dieu lui-même: « Et tu ne sais pas que tu es un malheureux, un misérable, pauvre, aveugle et nu.» [Apoc. III -17]
Nous avons énuméré, comme acolytes de la Bête, le faux prophète, la femme vêtue de pourpre et la Grande Babylone. Mais l'Écriture Sainte en mentionne d'autres. Ce sont par exemple: "les sept têtes et les dix cornes. "Les cornes sont le symbole de la puissance gouvernementale. Saint Jean explique, en termes prophétiques, ce que peuvent être ces dix cornes : «Et les dix cornes que tu as vues sont dix rois qui n'ont pas encore reçu la royauté, mais qui recevront un pouvoir de roi pour une heure avec la Bête. Ceux-ci ont un seul et même dessein, et ils mettent au service de la Bête leur puissance et leur autorité.» [Apoc. XVII - 12-l3 ]
Il resterait encore à nommer un dernier auxiliaire de la Bête, mais qui est d'une tout autre nature: c'est Mammon, c'est-à-dire "la puissance de l'argent." Seulement Mammon n'obéit pas au démon parce qu'il est régi par sa propre logique. Le démon se sert de lui comme l'alpiniste se sert de la luge pour dévaler selon la loi de la gravité. Mammon cependant, du moins dans le texte évangélique, n'est pas un démon; il est une force économique. Il est le sang de la société: le langage courant en a conscience puisque l'on dit que l'argent "circule". De même que le sang de chaque homme est un auxiliaire du démon qui réussit à l'enflammer, de même le sang de la société est un auxiliaire du démon qui réussit parfois à en accélérer la circulation, enfiévrant ainsi la société entière. Notre Seigneur nous avertit de ne pas faire notre Dieu d'un tel auxiliaire: «Non potestis Deo servire et mammonœ. - Vous ne pouvez pas servir Dieu et l'argent.» [ Luc XVI - 13 ]
Parmi les organes de ce corps mystique monstrueux, il ne faut pas oublier les énormes réseaux des sociétés de pensée et des congrégations initiatiques. Il ne fait aucun doute qu'elles véhiculent l'esprit de l'Antéchrist puisqu'elles se présentent tantôt comme des contre-églises, tantôt comme des superéglises. A elle seule la franc-maçonnerie internationale résume "la Bête" tout entière. Et l'image apocalyptique de "la femme assise sur la Bête" évoque invinciblement à l'esprit la république ,(la démocratie athée)soutenue par ses soubassements maçonniques. »
Les infiltrations de cet esprit ont fait beaucoup de dégats dans l’institution écclésiale elle-même et Dieu nous en avertit en nous dévoilant les plans de la Bête et de ses auxiliaires. Les persécutions des catholiques fidéles ,internes et externes,la décapitation des autorités légitimes font partie intégrante de la lutte terrible entre les deux royaumes. Mais nous connaissons d’avance le Vainqueur Jésus-Christ et ses auxiliaires, les âmes fidèles à leur Baptême. Nos prochains courriers traiteront du combat des deux royaumes. et du chiffre de la Bête.
« Oui ,il est digne l’Agneau qui a été immolé de recevoir la Vertu, la Divinité, la Sagesse et la Force , l’Honneur, la Gloire et la Bénédiction dansles siècles des siècles