LES MAINS DU PRÊTRE
O ! bienheureuses mains entre toutes bénies !
O ! charnel ostensoir où rayonne l'Hostie !
Crèche tremblante et chaude où renaît le Seigneur !
Mains qui n'enviez rien aux mains de Notre-Dame,
Car vous portez l'Enfant aussi bien qu'à l'étable,
Vous êtes le linceul et vous êtes le lange,
Et vous êtes la Croix où s'étend la Victime.
Le glaive qui l'immole en même temps vous transperce,
Et le Sang du Sauveur vous coule entre les doigts ;
Et vous offrez le Fils en holocauste au Père.
Oh ! fragiles mains d'hommes qui ne vous brisez pas
Quand votre chair étreint l'Unique Trinité...
Vous aussi qui savez l'appel de la souffrance,
Car ce n'est pas en vain qu'on soutient chaque jour
Un Homme crucifié. L 'heure arrive où Ses Plaies
Vous stigmatisent, ô mains, d'un invisible signe ...
C'est vous les mains choisies. C'est vous les mains élues
Qui levez au plus haut l'ivresse du Calice...
Comme les mains du Christ multipliées sur terre.
Oh bienheureuses mains entre toutes bénies !
Malheur à ceux qui lient les mains d'un prêtre , malheur à ceux qui lient les mains d'un Pape légitime, ces mains qui délient du péché, mains du Lien de la Foi ...!