La colère, sa nature et ses remèdes
Instructions de Notre –Seigneur à Sœur Marie du Sacré-Cœur
« La colère, Ma fille, est l'amour désordonné de la vengeance.
Toute sorte de colère n'est pas un vice coupable. La colère n'est un vice et une faute qu'autant que le désir qu'on a de la vengeance est un désir sans règle.
Ainsi, avoir de la colère contre le péché et contre le pécheur, parce que le péché offense Dieu, n'est point un vice ni un péché ; en ce sens, la colère est la règle de la discipline, mais alors ce désir de la punition pour une faute commise n'est pas la colère telle que l'entendent les hommes. La colère, d'après le sens que vous y attachez, emporte toujours l'idée de désir de vengeance et de vengeance personnelle.
La colère vient d'une offense reçue ou supposée et du désir qu'on a de se venger de cette offense.
Celui-là est porté à la colère qui, pour une injure reçue ou supposée, s'enlève, s'échauffe à ce point de battre ou de blesser quelqu'un.
Celui-là est porté à la colère qui, pour une offense, s'élève par des injures ou des insultes contre celui qui l'a offensé.
Celui là est porté à la colère, qui cherche dispute et querelle à celui qui l'a offensé, ou qui témoigne par le sérieux de sa figure et par le silence son ressentiment contre lui.
Celui-là est porté à la colère, qui garde rancune pendant plusieurs jours, ou plusieurs mois et même plusieurs années, contre celui qui l'a offensé et demeure longtemps sans le visiter.
Enfin, celui-là est porté à la colère, qui punit ses inférieurs bien plus qu'ils ne le méritent et abuse ainsi de son autorité.
Rien de plus pernicieux et de plus dangereux que la colère : elle fait perdre la raison; elle éloigne de Dieu; elle sépare les frères et les amis les plus intimes ; elle produit les guerres les plus désastreuses; elle cause toutes sortes de maux.
Ma fille, ne vous mettez jamais en colère; que jamais rien ne soit capable d'exciter en vous un si bas sentiment. Quelle que soit l'offense, quel que soit celui qui vous aura offensée, dites-vous à vous-même que Dieu l'a permis pour vous éprouver et vous habituer à la douceur. Loin de vous mettre en colère, quand vous en avez quelque occasion, modérez-vous, possédez-vous et ne témoignez ni par parole, ni par action, ni par aucun mouvement de votre trouble ou de votre animosité. Agir ainsi, Ma fille, sera calmer ceux qui vous ont offensée. Répondez avec bonté et douceur à une parole dure ou amère. Agir ainsi sera vous soumettre à la volonté de Dieu qui vous interdit la vengeance. Agir ainsi sera imiter Mon exemple, c'est-à-dire Ma douceur et Mon humilité.
Oui, Ma fille, au lieu de vous mettre en colère, réconciliez-vous dès le jour même avec celui qui vous aura offensée; au lieu de lui faire du mal, faites-lui du bien; au lieu de le haïr, donnez-lui des témoignages de votre amour. Ne parlez jamais contre lui, prenez toujours sa défense.
Mais n'espérez point parvenir à maîtriser ainsi seule et par vous-même les sentiments de votre cœur. Pour se maîtriser, il faut être fort; pour se posséder à chaque instant du jour, il faut être puissant; il faut, pour se vaincre tous les jours de sa vie, une puissance et une force au dessus de sa puissance et de sa force. Recourez donc à Dieu, Ma fille, demandez-lui le calme, la tranquillité, la paix, alors que vous vous sentirez le plus poussée à la colère, et Dieu vous écoutera. »
En ces temps de colères, de révoltes, de violences « d’indignations »qu’il est bon d’écouter et d’appliquer les conseils de la Sagesse Incarnée… !