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30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 15:55

               Mais la libéralité de Votre miséricorde ne s'est pas contenue dans ces bornes. Elle a élevé l'homme à un troisième et très sublime état : elle l'a fait monter de l'état de grâce et de filiation commencée à l'état de gloire et de        

filiation consommée. Les dons de la gloire sont infiniment plus excellents que les dons de la grâce que Vous accordez à Vos enfants en cette vie. Là, est la claire vision, ici, la foi et l'obscurité; là, la possession du souverain bien, ici,"l''espérance et le désir; là, la jouissance, ici, l'attente; là, l'assurance, ici, les alarmes; là, .le triomphe, ici, le combat. Bien que nous soyons ici enfants de Dieu et que nous ayons droit au royaume, toutefois nous ne le possédons pas encore, nous n'en sommes pas entièrement assurés, et nous pouvons le perdre : nous ne sommes pas encore affranchis des misères de notre mortalité; l'ignorance et les ténèbres ne sont pas encore écartées de notre esprit; notre inclination au mal n'est pas encore redressée sans retour par la règle inflexible de la droiture. Ainsi donc cet état de gloire est incomparablement plus excellent et plus sublime que l'état de grâce de la vie présente; il suffit, pour s'en convaincre, de considérer les biens de l'un et de l'autre.

                 Voilà, ô mon Dieu, la troisième et la plus noble élévation de notre nature; voilà le suprême degré de la communication de Vos biens, d'où se trouvent exclues toute misère et toute imperfection. C'est à ce degré sublime que l'immense douceur de Votre miséricorde nous a destinés, afin qu'en lui notre mortalité soit absorbée, toute misère s'évanouisse, toute indigence et tout défaut soient bannis, toute douleur soit consolée, toutes larmes essuyées; et afin que nous, Vos enfants, ô mon Dieu, admis au partage de Vos Biens et de Vos richesses, nous soyons constitués dans la gloire consommée et dans la félicité éternelle. C'est à cette fin, ô mon Dieu, que se rapportent la création du ciel et de la terre; la production de toutes les créatures et l'entreprise de tous Vos ouvrages. Tout est pour les élus, pour la gloire de Vos enfants, afin de les faire arriver, dans le plus grand nombre à Votre gloire et à la participation de Votre royaume.

Mais après avoir été élevés au deuxième degré, au lieu de faire tous nos efforts pour nous élever à ce troisième, ayant tous les secours nécessaires pour y arriver avec une très grande facilité, et avec beaucoup de joie Hélas! par notre lâcheté, je veux dire par celle de notre premier père, qui avait toutes nos volontés comme renfermées dans la sienne, nous nous sommes soustraits à l'ordre et à la conduite de Votre miséricorde; et, après nous être retirés de vous, nous nous sommes précipités dans une ruine éternelle: Et, certes, il aurait été beaucoup plus à souhaiter pour nous de retomber dans notre premier néant, que d'être condamnés au feu éternel, que nous ne pouvions plus éviter. Il ne nous restait aucun remède; nous ne pouvions attendre aucun secours des créatures, parce qu'il n'y en avait pas une qui pût offrir à Votre justice une satisfaction proportionnée à notre crime. Il semblait donc que c'en était fait à jamais de notre race, et qu'il ne nous restait plus aucune espérance de salut, lorsque-vous, ô mon Dieu, ô ma miséricorde, touché de notre perte, Vous êtes de nouveau venu à notre secours, mais par un conseil admirable, entièrement inouï, et qui sera l'étonnement de tous les siècles. Vous avez voulu, dans l'excès de Votre amour pour nous, que Votre Fils, qui Vous est consubstantiel et coéternel prît notre nature, afin qu'étant fait: homme passible semblable à nous, Il réparât notre crime, et en notre nom satisfît à Votre divine Justice par Ses tourments et par Sa

mort.

Prenant donc notre nature et se l'unissant par l'ineffable nœud de l'unité de personne, ce Fils bien-aimé naît d'une Vierge, et fait Son entrée dans les ténèbres de ce monde, où il va subir les misères de notre mortalité, la faim et la soif, le froid et le chaud, le dénuement et la pauvreté, les travaux et les fatigues, les outrages et les affronts, les persécutions et les calomnies, les tristesses et les douleurs, les amertumes et les tourments, enfin la croix et la mort….

 

Après avoir enseigné une doctrine céleste, après tant de miracles et d'exemples de vertus, voulant consommer l'œuvre de notre rédemption, Il se livre tout entier pour être, le prix de notre rachat, et, se dévouant à la mort la plus ignominieuse et la plus cruelle; Il donne Sa vie et Son Sang pour notre salut.

O ineffable miséricorde! Et que le genre humain y avait peu de droit! O amour gratuit ! O amour pur! O condescendance inespérée! Si étonnante douceur! Que le Roi de gloire, pour sauver les plus vils des esclaves et ses propres ennemis, daigne prendre la forme d'un serviteur, se dévoue à tant de travaux et de douleurs, accepte enfin la croix et la mort! S'est-il jamais rencontré un père qui, pour la délivrance de son fils, ou un fils pour la délivrance de son père, ou un ami pour celle de son ami, ait fait quelque chose qui ressemble à ce que Dieu a fait pour l'homme, le Créateur pour la créature, la Suprême Majesté pour un petit ver de terre? Mais  Sa miséricorde ne s’est pas arrêtée là. .' ~`_       _..tep ,a„"-"°"°i'--: ..•+'."-       ,,_',~ - -y.•         _

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De toutes ses actions, de toutes les souffrances endurées pour nous, de tous les mérites de toute Sa vie, Il a formé comme un faisceau, et Il nous en a fait un trésor de perpétuelle réconciliation qu'il a renfermé dans les sacrements et qu'Il nous a laissé        comme le legs le plus riche. Trésor vraiment admirable, richesses infinies, à l'aide desquelles on se rachète de la mort éternelle, et l'on acquiert le Royaume céleste, la gloire des saints, la possession de la Divinité! Enfin, pour ne rien omettre de ce que Son amour infini pouvait faire, et pour nous en donner un gage suprême, cette Chair et ce Sang qu'Il avait offerts pour prix de notre rançon, Il nous les a laissés, et en sacrifice, pour apaiser la justice divine, et en aliment, pour vivre de la vie éternelle!

Vous avez vaincu, Seigneur, par votre miséricorde! Elle s'élève au-dessus de tous les exemples, elle s'élève au-dessus des conceptions de tous les esprits, elle s'élève au-dessus de l'attente de toutes les créatures! A la vue de tous ces témoignages d’amour, qui pourrait ne pas vous aimer qui ne serait prêt à se dévouer et à se dépenser tout entier pour Votre honneur et Votre service, lorsque Vous Vous êtes Vous-même, de tant de manières, dépensé tout entier pour notre salut? Que sont nos services auprès de Vos bienfaits, de Vos actions, de Vos souffrances, et qu'est notre vie auprès de la Vôtre? C'est une goutte d'eau comparée à la mer, un grain de sable comparé à une montagne, un atome comparé au globe de la terre; que dis-je? C'est même beaucoup moins, puisqu'il n'y a aucune proportion entre le fini et l'infini.

Mais Vous, mon Dieu, Vous portez jusque-

votre bonté et votre miséricorde. Quoique nous Vous devions tant, et à tant de titres, pendant dès que nous employons à votre service, notre âme et notre corps, Vous Vous en contentez, Vous Vous tenez pour satisfait, n'en exigeant pas davantage. Et néanmoins en cela, nous ne vous apportons aucun profit, mais nous assurons nos propres intérêts. Car Vous servir, c'est régner; et après avoir tout quitté, se donner tout entier à Vous, et ne s'occuper que de vous, c'est notre souverain bien.

Malheur à l'aveuglement des mortels qui ne considèrent pas ces prodiges! Illuminez nos ténèbres, O ma Lumière, afin que je connaisse la grandeur de Vos miséricordes et la multitude des témoignages de Votre Amour et qu'elle se consacre tout entière à vous. Que toute ma vie soit employée à votre service! Que toutes mes pensées, toute ma puissance, toute mon étude, toutes mes actions tendent à votre gloire! Que toutes les forces de mon âme et de mon corps s'épuisent et se "consument à votre service, afin que j'offre, moi aussi, quelque chose à votre amour, et que je ne sois pas trouvé entièrement ingrat en votre divine présence!

« Bénis le Seigneur, ô mon âme, et que tout ce qui est en moi bénisse Son Saint Nom. 'Bénis le Seigneur, ô mon âme, et n'oublie jamais ses bienfaits. Il a pardonné toutes tes iniquités, et a guéri toutes tes langueurs. C'est lui qui a racheté ta vie de la mort; il te couronne de miséricorde et d'amour; c'est lui qui rassasie de bonheur tes désirs, qui renouvelle ta jeunesse comme celle de l'aigle »(Ps 102) 

                Et vous aussi, avec moi, bénissez tous le Seigneur, Anges et Archanges, Principautés et Puissances, Vertus et Dominations, Trônes, Chérubins et Séraphins; tous, bénissez-Le, unissez vos louanges, surexaltez-Le, parce qu'Il a exercé Sa miséricorde envers nous. Que les Cieux, que la terre, que la mer, et que tout ce qui y est renfermé Le louent et célèbrent à jamais la grandeur de Son Nom! A Lui, honneur, à Lui, bénédiction, à Lui, actions de grâces de la part de toute  créature, dans tous les lieux de Sa Domination, et dans toutes les générations de siècle en siècle? Ainsi soit-il ! »

 

 

 

 

 

 

 

 

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