Prières pour demander l'amour de la Croix-
P.G. Foch S.J -1927
Deuxième colloque
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§ 1
"O Verbe de Dieu,Splendeur du Père,Hôte Bien -aimé de nos âmes,c'est la paix et la joie des saints que nous Vous demandons et donc la paix et la joie même dans l'épreuve et la souffrance.
Verbe de Dieu, par Votre Saint Esprit, l'Esprit Créateur et Vivifiant,infusez-nous,Vous-même,créez,répandez,développez,faites dominer dans notre cœur ces dispositions qui sont si fort au dessus de notre portée et de notre faiblesse, comme Vous les infusez à Votre Sainte Humanité ; aux Apôtres, aux Saintes femmes,après la Résurrection,après la Pentecôte.
§2
O Jésus,faites que rien de ce qui pourrait nous ennuyer ou nous décevoir, nous irriter ou nous attrister,nous décourager ou nous abattre,ne puisse nous ennuyer,ni nous décevoir,ni nous irriter,ni nous attrister, ni nous décourager,ni nous abattre. »
« Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais triomphe du mal par le bien »(ROM XII,21Que toute contrarièté,souffrance,privation, que tout surcroit de travail, de fatigue,nous soit bien plutôt l'occasion de nous renouveler dans la ferveur et l'action de grâces et n'ait pour effet que de nous rapprocher de Dieu,de nous rasséréner,de nous épanouir sinon au moment-même de l'épreuve,du moins après qu'elle a passé.
« Nous rasséréner, nous encourager ? »,
Oui, Ô Jésus, au souvenir et en souvenir de Votre bonheur inaltérable, infini !Si nous aimons par dessus toute chose et surtout plus que nous-mêmes,la seule pensée de ce bonheur ne doit-elle pas nous consoler ? « Notre Seigneur est ressuscité ; c'est là le fond vrai de notre joie »(CH.de Foucaud) Et pour faire acte de raison,de sagesse—pour faire un acte d'amour pur — ne devons-nous pas nous commander d'être contents,même dans l'épreuve ?Le moment de nous rejouir de notre propre félicité n'est pas encore arrivé.Mais il nous suffit que notre Roi,notre Chef soit en possession de la gloire et du bonheur...
Oui, Ô Jésus, nous rassérener, nous épanouir, nous encourager. Au souvenir et en souvenir de Votre beau Ciel, de Sa gloire, de son bonheur infini.Nous y participerons d'autant plus que nous aurons d'avantage souffert comme Vous et pour Vous, sur cette terre—pour étendre Votre Règne en ce monde,c'est-à-dire pour compléter la rançon des âmes et la somme de Vos mérites.
Nous rasséréner, nous épanouir, nous encourager,
Au souvenir et en souvenir de Votre Sainte Humanité,de Votre Sainte Mère,de Vos amis les Saints qui ont eu tant à souffrir sur la terre et qui,dans leur vie comme dans leur enseignement,ont fait de la Croix l'objet de toutes leurs prédilections.
Au souvenir et en souvenir de Votre Bonté,cette Bonté très particulière qui ménage toutpour le bien des élus,afin qu'ils Vous ressemblent davantage et qu'ils se consomment en leur Sauveur crucifié.(Se consommer en Jésus,c'est s'unir tellement à Lui qu'on s'assimile Ses pensées,Ses sentiments Ainsi finit-on à se perdre de vue,par se perdre en Jésus.C'est comme dit Saint Paul : Lui qui pense,qui veut, qui agit en nous par la vertu du Saint Esprit) « Jam non ego:vivit in me Christus »)
Au souvenir et en souvenir de Votre Amour qui , non seulement ne nous laisse jamais seuls,jamais orphelins,qui non seulement se donne si parfaitement à nous,qui non seulement fait Ses délices d'habiter parmi nous, en nous,mais qui se rapproche d'autant plus de nous que nous sommes plus éprouvés.
Au souvenir et en souvenir de Votre Beauté qui doit nous consoler de toutes les laideurs morales
. Au souvenir et en souvenir de Votre perfection qui doit nous consoler de tous les manques, de tous les défauts, de toutes les défaillances que nous constatons en nous et autour de nous,
Au souvenir et en souvenir de Votre Patience qui souffre, sans rien perdre de Son calme,jusqu'à l'heure fixée les plus révoltantes atrocités sur la terre. »Ainsi soit-il