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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 08:55

Mercredi des cendres .Début du Carême

Les grandes leçons du Psaume 21

Humainement parlant, il y a une opposition entre la louange et la souffrance, que cette douleur soit physique ou morale. On sait que la souffrance dans le monde est une raison invoquée contre Dieu pour nier non seulement Sa Justice, mais Sa Bonté, et même Son existence. C'est Jésus-Christ qui a apporté au monde la révélation du sens de la souffrance, de son extrême valeur devant Dieu. Humainement, le souffrant est enclin au désespoir et à la révolte, car il est bouleversé par cette irruption dans sa vie de cette contrariété, qui le réduit à l'impuissance. Le premier effet de la douleur est la mise en route de l'imagination qui bouleverse les rapports avec le réel présent réel présent. Personne n'aime la souffrance pour elle-même.Tout être en bonne santé psychologique l'évite et veut l'éviter à ses proches proches. Tout ceci est bien naturel. Mais, dans la doctrine de la Croix, nous passons dans le domaine surnaturel, dans le domaine de la grâce qui surélève l'intelligence et la volonté et donne à la fois énergie et clarté. il est impossible de comprendre la vie des saints sur un plan purement naturel. Un saint n'est pas un phénomène, une sorte de «  surhomrne". L'ignorance religieuse,le mépris de la vie spirituelle sont les causes de tous les maux actuels. La première chose qu'il faut faire devant la souffrance, c'est de lutter pour garder son calme, fuir les folles imaginations. Ainsi viendra la paix, la tranquillité de l'ordre. C'est le premier stade. Ce n'est qu'ensuite, sous l'effet de la grâce, que la joie viendra: la joie de faire la Volonté de Dieu, la joie de collaborer à l' œuvre de Sa gloire et du salut des âmes. Tout cela ne s'est pas fait en un jour. C'est un long chemin. Il faut travailler à se connaître , utiliser les aides indispensables que sont les sacrements qui donnent la grâce.On ne fait aucun progrès seul. « Sans Moi vous ne pouvez rien faire »( ST Jean XV-v) Vous qui souffrez, allez à cette école. Toutes les croix sont différentes. Il n'y a pas de recette standard. Il n'y a cependant qu'un seul Maître. Chacun doit aller à Lui par le chemin que la Providence trace chaque jour. Revenons à l'alliance de la souffrance et de la louange, cette Alliance qui est "folie aux yeux du monde" parce qu'elle est surnaturelle, parce qu'elle n'est pas de ce monde. C'est le secret de l'amour qui veut l'égalité en tout. Quel plus bel exemple peut-on trouver de cette alliance que le psaume 21, (22 en hebreu, psaume de David, si mal compris parce que si mal connu? Ce texte fut composé à peu près 1000 ans avant JC) IL faut le lire en entier,d'une seule traite, jusqu'au bout. Nous avons choisi la traduction littérale en vers français du R. P. Compaing (1913) pour en faciliter la lecture. Saint Augustin disait que, dans ce psaume, la Passion du Christ est aussi ouvertement décrite que dans un Évangile. Jésus mourant sur la Croix en prononce les premières paroles et rend ce psaume ,composé par David infiniment précieux, à la fois par son aspect prophétique et comme révélateur de l'état d'âme du Serviteur Souffrant:Jésus Christ le Sauveur Il comprend trois parties: Dans la première, le Serviteur souffrant exprime Sa plainte, Sa supplication qu'Il fait monter vers Dieu. Il ne se révolte pas, ne s'impatiente pas, Il a confiance, mais Il interroge Celui qui seul peut le sauver. Jésus se montre là parfaitement humain. Son interrogation, sa requête est faite au nom de tous les hommes qui souffrent et s'interrogent. La souffrance est un mystère d'épreuve qui oblige à poser des questions. Dans cette partie David exprime la souffrance, mais il proclame sa foi qui n'est pas ébranlée. C'est un exemple à suivre, à imiter. C'est le premier pas vers la paix: la question Pourquoi? Pourquoi moi ? «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avoir abandonné? Je gémis, nul secours ne vient à ma prière ... Le jour, je crie en vain; la nuit, infortuné, Je crie en vain et nul repos n'adoucit ma misère! Pourtant, Objet des hymnes d'Israël, Du Saint des Saints Tu fais Ta résidence, Nos aïeux dans Ton Nom mirent leur confiance, Tu les sauvais du Haut du Ciel. Ils crièrent vers Toi, Tu fus leur délivrance, Nul en vain ne Te fit appel. Mais moi, je suis un ver, je ne suis plus un homme, Rebut du peuple, opprobre des humains, En me voyant, de noms méprisants on me nomme; Hochant la tête, on dit: "Il s'est remis aux mains de Yaweh son Dieu, qu'il le fasse revivre! « Si Dieu l'aime, qu'il le délivre!» , C'est Toi qui m'as fait naître, ô Seigneur éternel, M'as rendu confiant sur le sein de Ma mère; Tu m'as pris dans Tes bras quand j'ai vu la lumière; Oui, c'est bien Toi, mon Dieu, dès le sein maternel! Oh! ne T'éloigne pas, car l'angoisse est prochaine, Et nul ne vient me secourir. » Le serviteur souffrant ne va pas vers d'autres dieux, il n'invoque aucun autre secours que celui de son Créateur; importante leçon, là encore.. Dans la deuxième partie, le Serviteur souffrant décrit en détail sa Passion, les persécutions dont il est l'objet. il a toujours recours au secours divin. il implore la grâce qui lui permettra de continuer sa louange de la Puissance divine, dont il a la certitude qu'elle interviendra à Son heure pour le délivrer. Cet appel «  au secours" est la prière la plus simple qui soit dans les dangers. « Nombreux foncent sur moi des taureaux pleins de haine, Ils m'enserrent pour me meurtrir, . Comme autant de lions que le sang fait rugir. Les os disjoints, je suis comme l'eau répandue; Mon cœur semblable à la cire fondue S'affaisse privé de support. Comme un tesson ma gorge est sèche; dans ma bouche, Ma langue s'est collée au palais, Dieu me couche Dans la poussière de la mort. Une meute de chiens m'assiège, Contre ma vie, on trame un complot sacrilège; Ils ont percé mes pieds, ils ont percé mes mains; Je puis compter mes os. Ces êtres inhumains Me lancent leur regard inique; Ils partagent mes vêtements, Ils tirent au sort ma tunique. Oh, ne t'e1oigne pas mon Dieu, dans mes tourments! Dieu, ma force, au secours! Soustrais mon âme au glaive, Ma vie aux crocs des chiens! Que Ta droite m'enlève À la corne du buffIe, à la dent du lion! Afin que je Te loue, exauce mes prières; Dans la grande assemblée au milieu de mes frères, Je proclamerai Ton Saint Nom. » Dès la fin de la deuxième partie, le Serviteur souffrant a en vue, la gloire de Dieu et la proclamation publique de cette gloire.La louange s'allie à la souffrance pour cette gloire tant désirée . La louange éclate dans la troisième partie et devient jubilation triomphale. Dieu a écouté la prière confiante. Il est venu au secours du Souffrant qui le bénit et exulte ( Quel contraste avec la première partie ! il a fallu I'épreuve pour jouir du salut. Quelle belle action de grâces! « Louez le Seigneur, vous qui vivez dans Sa crainte, Vous tous descendants d'Israël' Tremblez, rendez hommage à Sa Majesté Sainte, Fils de Jacob, bénis du Ciel. Il n'a pas méprisé l 'homme dans la misère, ni détourné de lui ses yeux; Il n'est pas resté sourd au cri de sa prière! Grâce à Toi, des peuples nombreux Entendront retentir mon hymne sur la terre; Devant Tes serviteurs, j'accomplirai mes vœux, Le pauvre, l'affamé vivant dans l'abondance, Rassasiés, adoreront. Tous ceux qui cherchent Dieu Loueront Sa Providence, éternellement ils vivront. Les cœurs pensent à Dieu; Du couchant à l'aurore, on revient vers le Créateur. Dans toute nation à genoux on L'adore. L'Empire T'appartient, Yaweh, mon Seigneur. Eux aussi les puissants et les rois de la terre, rassasiés de grâce, adoreront, prieront. Devant Sa Face, ils se prosterneront, Tous ceux qu'un jour la mort doit réduire en poussière. Je vivrai pour Sa gloire et ma postérité naitra pour Le servir. Une race nouvelle dira de Yaweh la tendresse fidèle, La justice et la Vérité. » Ainsi ce psaume sublime commence par un "pourquoi" et se termine sur la "Vérité". Tout le Christianisme est là. Le Serviteur souffrant décrit par David, le Roi prophète, c'est Jésus-Christ, par qui tout est réparé, compensé, sauvé. Sa victoire est totale sur le péché sur la mort et sur le malin; car la Bénignité divine a été plus forte que les forces du Mal. La souffrance est devenue source de sanctification et de joie éternelle. N'est-ce pas un motif d'éternelle louange pour l'Assemblée qu'est l'Église? La Croix devient la harpe du chantre de Dieu.

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