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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 08:07

                                                   « Et Son NOM est L'ADMIRABLE »

                                                    (Isaïe ,9,6) – 1/3

 

 

Comme cadeau d’Avent, permettez- moi , fidèles lecteurs (et je l’espère, amis), de vous offrir un admirable texte sur ….l’admiration. C’est un bref chapitre du livre de Dom Vonier OSB «  La personnalité du Christ » paru en 1914  et réédité par l’abbaye d’en Calcat en 1951. C’est un chef d’œuvre qui ne nous parle que « des merveilles que fit pour nous le Tout Puissant » en la Personne de Jésus-Christ, Vrai Dieu et Vrai homme.

 

« La joie de l'homme vient en grande partie de sa faculté d'admiration. L'admiration est semblable à un courant  d'eau fraîche inondant la surface de l'âme; si les enfants sont si heureux, c’est que pour eux il y a tant à admirer. l'insondable gravité de leurs yeux si clairs, c'est la solennité de l'émerveillement. Malheur à l'homme qui n'a rien à admirer! Son âme a perdu toute fraîcheur, ses yeux sont ternes et vides.

 

Si, à quelqu'époque de notre vie que  ce soit, nous cessons d'admirer, la faute n'en est qu'à nous. Le monde dans lequel Dieu a placé  l'homme est une   merveille inépuisable; seule l'admiration est capable d'établir une sorte d'égalité et de proportion entre l'homme et le vaste monde où il vit. Nous ne comprenons pas les merveilles de l'univers; nous n'en voyons qu'une infime partie et chacun de nous vit dans un tout petit coin; l'univers n'est donc pas nôtre, mais il devient nôtre par l'admiration ; parce qu'il est si immensément plus grand que nous, nous le considérons avec émerveillement et notre émerveillement s'accroit à mesure que  l'immensité se laisse pénétrer par l'intelligence plus mûre; ce que nous perdons en proportion, nous le regagnons en admiration et celle-çi nous rend d'autant plus heureux. C’est la chose la plus triste du monde que d’avoir son sort lié à des gens qui ont perdu le don de l’admiration.

C’est la plus cruelle et la plus sombre captivité du cœur; c'est l'obscurité au dehors et au dedans; c'est le plus pénible purgatoire de l'âme; ce serait l'enfer même, n'était l'espérance que le jour viendra où nous serons délivrés de la compagnie des âmes blasées,(Blasé vient de  « blazen » qui signifie gonfler) et placés parmi les esprits dont la vie est une admiration· sans fin. Que les enfants et les jeunes m’entourent, eux dont chaque geste et chaque parole exprime quelqu'émerveillement et je sentirai alors mon cœur s'emplir à nouveau d'une joie qu'il n'a pas connue depuis l'enfance.

 

Le Christ Fils de Dieu ne pourrait jamais être la vie  éternelle de l'homme s'Il n'était l'admiration éternelle de l'homme. Un Christ que nous pourrions complètement. saisir,  comprendre de part en part, ne pourrait jamais être notre vie et notre espérance parce que nous ne pourrions plus l'admirer désormais. C'est la condition indispensable de toute admiration vraie et durable que son objet dépasse toujours la connaissance que nous en avons et que l'accroissement de notre connaissance, loin de nous faire trouver les limites de l'objet admiré, nous convainque de plus en plus de l'inaccessibilité de ces limites.

 

Sans doute, l'amour naît de la connaissance et de la compréhension; mais fragile et éphémère l'amour qui serait à la mesure de cette connaissance et de cette compréhension ! L'amour est meilleur et plus fort quand nous en savons assez sur une personne pour comprendre qu'il y a en elle infiniment plus que ce que nous en savons positivement. L'amour véritable et immortel ne vit pas dans le Saint des Saints, mais simplement dans le Saint, les yeux fixés sur l'inaccessible Saint des Saints.

On ne trouve un amour fort pour le Christ, le Fils de Dieu, un amour frais comme un matin de printemps, immuable comme les collines éternelles, que là où vit la foi en la nature divine du Christ, parce que là seulement, l'esprit créé a le champ libre pour une admiration sans fin. L'amour s'éteint lorsqu'il trouve une limite; les limites sont incompatibles avec l'amour. Si l'on me rapporte les mobiles intimes d'un homme de bien, j'admirerai son courage et sa générosité non pas tant en raison de ce qu'il a fait qu'en raison du caractère que révèle son action. Si je le savais incapable de renouveler un tel geste, je ne pourrais plus l'aimer ni l'admirer désormais; en fait, mes sentiments à son  égard sont réglés bien plus par ce dont je le crois capable que par ce que je lui ai vu accomplir.Faire du Christ uniquement un homme, c’est Le priver de l’attribut divin de l’incompréhensibilité ; tôt ou tard nous le comprendrions entièrement; une telle théologie serait la plus cruelle des choses,  car elle tuerait dans l'âme l’élément le plus vivifiant de la religion :l’admiration toujours ancienne et toujours nouvelle. Toute admiration vient de la profondeur.

 

Nous admirons ce que nous savons inépuisable, insondable. Il faut vraiment « l'abîme qui appelle l'abîme » (PS XLI,8 )} pour que l'admiration soit brûlante et souveraine.

Notre-Seigneur est vraiment l'Admirable » parce qu'en Lui « l'abîme appelle l'abîme », parce qu'en Lui on trouve une succession de  régions surnaturelles, toutes plus belles les unes que les autres. Les mystères très profonds du Christ ne sont pas des réalités qui s’offrent à notre contemplation à la façon des réalités simples , évidentes.

Il n'y a que des esprits malades pour exiger un Christ simple, si simple vraiment qu'Il en reste dépouillé de Sa grâce et de Sa Divinité. »  A suivre

 

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