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31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 07:39

 

Le bonheur. Moyens d’y parvenir RP Sineux 9/10

 

e)Le Plaisir.

 

Sensation produite par une chose qui plaît, comme le mot l'indique, le plaisir est aussi appelé « délectation », mot qui évoque le spectacle d'un homme savourant voluptueusement un mets à son goût.

 

Aux regards des « spirituels », cette jouissance physique semblerait d'ordre bien inférieur sinon toujours répréhensible. Pourtant, elle est naturellement inhérente à la vie des sens et l'œuvre du Créateur par conséquent, lequel, loin de la proscrire en avait fait l'un des traits de la perfection de l'homme qu'il avait placé dans un « paradis de délices»..

 

Il existe d'ailleurs des délectations plus nobles et plus dignes de l'homme; les plaisirs de l'esprit et du cœur; les satisfactions du savant qui fait une découverte, de l'artiste qui exécute un tableau ou écoute une symphonie; puis les douceurs de l'amitié ou l'agrément de la vie de famille par exemple. Dans ces domaines on dirait plus formellement « la joie » que le plaisir, bien que les deux termes dans le langage courant, s'emploient indistinctement.

Plaisirs et joies sont légitimes puisqu'ils résultent de l'opération normale des facultés mises en contact avec leur bien propre ; ils en démontrent l'achèvement et en signalent une certaine perfection. Après une attente et peut-être un effort; les sens, l'esprit, le cœur, se reposent dans la possession de leur objet.

 

Mais comment les prendre pour le bonheur ... ? Le langage populaire parle d'années de bonheur, de jours ou parfois de minutes de bonheur! Comme si le bonheur se mesurait par les fractions du temps ... ! Il n'est de bonheur que stable, dans l'union totale et définitive avec le Bien absolu qui comble les aspirations les plus hautes de l'être humain.

 

Or, plaisirs et joies, fûssent-ils les plus purs et les plus intenses, ne sont jamais que transitoires, souvent même très éphémères. Ils grisent un moment. la sensibilité, assez parfois pour hypnotiser .: toute la personne et lui faire oublier sa vraie nature et sa vraie

 

&destinée. Mais quel décevant réveil...! Les. êtres si tendrement 'caressés ne sont plus là : instables et périssables, ils ont fui ou se sont effrités, laissant un vide d'autant plus cruel qu'on avait cru à une plénitude. Ou bien ce sont Ies caprices de la sensualité qui soudain brûlent ce qu'ils ont adoré. Après l'ivresse, la nausée ... r Il n'est pas rare que les plaisirs les plus raffinés tournent bientôt à la lassitude et à l'écœurement.

 

En aucune manière donc, le plaisir ne saurait être le terme de la vie.humaine : qu'elle n'en fasse pas son but! Tout au plus peut-il êtreune étape, comme les êtres qui le procurent ne sont que des intermédiaires, Il est un adjuvant parce qu'il stimule l'effort: qu'il ne soit pas un obstacle qui arrête l'élan vital! Autant les biens créés ne peuvent qu'évoquer le Bien suprême et éternel, autant les plaisirs ne peuvent qu'éveiller le désir du vrai bonheur.

 

f) La Douleur.

 

Effet immédiat de la perception d'un mal quelconque, la douleur peut être dans l'âme aussi bien que dans le corps, souvent dans les deux à la fois. Si elle se cantonne dans l'âme, sans lésion corporelle, on l'appelle plus spécialement « tristesse ». Dans tous les cas elle s'identifie avec la« souffrance », qui revêt tant de formes si diverses, lesquelles s'entraînent parfois les unes les autres et s'accumulent alors pour accabler l'homme dans tout son être. Ainsi la torture physique trouble les facultés spirituelles; et les peines du cœur dépriment l'organisme.

 

La douleur la plus vive devrait être celle que cause le mal le plus grand : le péché qui dégrade l'âme et compromet sa destinée. Que de fois hélas les vulgaires égratignures de l'épiderme sont plus durement ressenties et plus vite écartées!

 

La douleur est communicative, autant et plus que la joie.

 

Ne parlons pas des épidémies, au cours desquelles les malades se transmettent leurs microbes; mais il est une contagion de la tristesse très prompte entre personnes alliées ou amies. La compassion, c'est la douleur mise en commun, délibérément revendiquée par ceux qu'elle avait décidé d'épargner. Douleurs qui s'associent pour déplorer le mal, mais y apportent en même temps le remède de la sympathie, première éclosion de l'amour.

 

Une douleur anormale, c'est l'envie. Anormale parce qu'elle est causée, non pas par la présence du mal ou l'absence du bien, mais par l'excès même du bien. L'envieux souffre de voir autrui plus favorisé que soi : douleur vicieuse, fille de l'orgueil, amour exagéré de sa propre excellence.

 

Paradoxale à premiére vue, mais pourtant réelle et combien émouvante, il y a la douleur aimée, parce qu'elle est la « bonne douleur », la douleur signe et source de l'amour. Qui donc n'est prêt à souffrir de bon cœur pour un être aimé? Et qui voudrait renoncer à la souffrance quand elle est le suprême témoignage de l'amour? « Qu'importe qu'aimer soit souffrir, puisque souffrir c'est aimer »! .'

 

Un sentiment analogue, mais plus élevé encore, fait accepter la douleur avec joie comme un châtiment mérité, comme une réparation des fautes passées, une rédemption, une manière de se racheter, de se refaire une innocence; puis un « bon combat» pour la défense du bien, la victoire de la vertu et la conquête du vrai bonheur.

Œuvre du mal, la douleur est appelée à devenir l'artisan du bien.

Elle est l'avertissement salutaire qui invite à la réflexion, suggère les revirements qui s'imposent, et suscite la revanche du bien. Le bien est plus puissant que le mal, et l'amour plus fort que la haine. Le mal et la haine écrasent l'homme dans la douleur : mais de ses débris pantelants, l'amour et le bien font surgir un homme nouveau, l'homme immortel. A SUIVRE

 

 

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